Chers collègues,
Vous trouverez ici la lettre de la ministre de l’Education nationale et de la ministre de la Santé adressée aux responsables syndicaux des étudiants en médecine, internes et chefs de clinique. Ces derniers ont obtenu que la réforme de l’internat telle qu’envisagée avec ses trois phases (socle, intermédiaire et mise en responsabilité) soit abandonnée et qu’un nouveau groupe soit formé pour discuter du troisième cycle des études médicales.
C’est une bonne nouvelle car les maquettes envisagées dans le cadre de cette réforme étoufée dans l’œuf entraînaient une rigidification, une dégradation et une infantilisation de la formation de nos jeunes collègues. Il faut féliciter ces derniers d’avoir obtenu l’annulation de ce mauvais projet.
Amitiés et bon courage.
Je ne suis pas convaincu que ce soit la peur d’être infantilisé qui ont poussé les associations à refuser cette réforme. Il est quand même dommage d’avoir autant travaillé pour que tout reparte sur une nouvelle commission qui va couter de l’argent.
La réforme de l’internat revient à résoudre la quadrature du cercle. Il faut former à une pratique de plus en plus complexe, avec une évolution rapide de la science, tout en réduisant le temps de formation. L’application du décret va réduire sérieusement le temps de formation clinique. Le ministère n’ayant plus d’argent, il ne peut y avoir d’allongement du temps de l’internat et le nombre de poste en post internat se réduiront.
On ne pourra pas faire de réforme sans réfléchir à des choses évidentes et assez simples. Quel est le temps minimum qu’un étudiant sortant de l’ECN doit avoir pour se former dans une spécialité donnée? Que doit savoir tout interne à la fin de sa formation? Faut il un socle de compétences communs? Si oui lequel? Doit il être identique entre toutes les spécialités? Peut on envisager qu’un médecin diplômé soit incapable de faire une réanimation d’arrêt cardiaque de base? A partir de là on pourra discuter.
En attendant, à partir du premier mai, il va falloir faire tourner des structures avec des internes qui seront là entre 6 et 8 demies journées par semaine.
Finalement peut être que la réforme ne sera pas nécessaire si on attend un peu. L’interne disparaissant progressivement du champs hospitalier. La solution sera de faire passer des examens en fin de cursus ou chaque année avec un joli petit programme,comme pour le premier et le deuxième cycle.
Les années qui viennent vont être amusantes.