En soutien à Sabrina Ali Benali : les faits, seulement les faits

Chers collègues,

Dans une vidéo postée sur son site Facebook le 11 janvier, que l’on peut trouver aussi sur YouTube, une interne en médecine générale, Sabrina Ali Benali, parle de la déshumanisation des soins et des difficultés à trouver des lits en aval des urgences hospitalières, en interpelant madame Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé. Cette vidéo a eu un retentissement considérable, a été vue plusieurs millions de fois, plus de onze millions à ce jour, et a suscité plus de dix mille commentaires.

Sabrina Ali Benali a été invitée le 17 janvier par C8 (à partir de 59′) et TMC, le 18 janvier par France Inter. Elle a alors été présentée comme interne à l’AP-HP ou interne au sein de l’AP-HP.

Plutôt que de répondre sur le fond, la direction générale de l’Assistance publique – hôpitaux de Paris et le ministère des affaires sociales et de la santé ont cherché à discréditer Sabrina Ali Benali. Cela a commencé sur France Inter par des déclarations du directeur général de l’AP-HP au cours de l’émission “Le téléphone sonne” du 18 janvier (à partir de 31′ 45). Il s’est dit “choqué”, a précisé que l’interne “a été présentée ou s’était laissé présenter comme interne de l’AP-HP”, alors qu’elle n’était pas actuellement en stage dans un hôpital de l’AP-HP, où elle est “de temps en temps”. Il ajoute : “Pour défendre l’hôpital public, il n’y a pas besoin d’inventer ou de mettre en scène des difficultés.” Continuer la lecture

Eviterons-nous la soviétisation intégrale de notre système de santé ?

La tribune de Martin Hirsch et Didier Tabuteau propose un projet qui mérite considération, mais la façon cavalière dont il est présenté laisse perplexe.

Didier Tabuteau avait été à l’origine de la charte pour une santé solidaire, que j’avais signée, comme beaucoup d’autres. L’assurance maladie comme complémentaire y était présentée comme une option (c’était le point 11 « Liberté de choix de la Sécurité sociale pour la protection complémentaire ») : la voici devenue obligatoire, ce qui revient à une étatisation de l’assurance maladie, qui d’universelle (universelle signifie qu’elle s’applique à tous) devient intégrale, mot plus approprié à la proposition d’un remboursement à 100 % des soins. La charte précisait dans son point 10 « Sécurité sociale finançant au moins à 80 % les soins pris en charge par la solidarité et à 100 % au-delà d’un plafond en cas de dépenses élevées restant à la charge du malade ». Nous voilà à 100 %. Continuer la lecture